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La grande corvée du décrochage scolaire

Un problème de société

Olivier Dezutter est professeur en pédagogie, spécialiste des questions d'apprentissage du français.
Olivier Dezutter est professeur en pédagogie, spécialiste des questions d'apprentissage du français.

Pour Anne Lessard, la question du décrochage devra être perçue comme une problématique que l'ensemble de la société doit chercher à résoudre : «L'enseignant joue un rôle, la direction de l'école et le psychologue scolaire aussi. Il y a des structures qui peuvent être changées, mais il faut y inclure la participation des CLSC, parce qu'il faut soutenir les familles en difficulté.» Olivier Dezutter considère qu'il faut réexaminer le rapport des enseignants avec les élèves et regarder de plus près ce qui se passe dans les classes. Laurier Fortin affirme qu'il faut instituer une véritable culture de la réussite et un amour de l'école — un projet qui demandera 10 ans d'efforts. Stéphane Paquin avance qu'il faudra aussi accepter une fois pour toutes de mettre les écoles en compétition entre elles. Selon lui, il faut sanctionner celles qui ne sont pas performantes et opter pour une exigence de résultat : «Par exemple, les écoles dont le taux de décrochage est largement au dessus de la moyenne, année après année, pourraient subir des redressements importants. Si, après plusieurs tentatives, ces démarches ne fonctionnaient pas, les écoles devraient être fermées. On le doit à nos enfants.»

Philippe, quant à lui, regarde en avant et sourit. Il songe qu'il pourra rembourser ce qu'il a coûté en aide sociale durant son retour aux études lorsqu'il aura obtenu son diplôme d'études collégiales. Depuis qu'un des professeurs de l'école Saint-Michel lui a soufflé à l'oreille qu'il avait le potentiel pour s'inscrire à l'université, il réfléchit à cette idée. Mais, avant de se retrouver sur les bancs d'un amphithéâtre, il veut aider des jeunes qui ont eu, tout comme lui, un parcours scolaire difficile. Parions qu'il y arrivera!